Nous avons peut-être enfin une réponse à la hausse du cancer du côlon chez les jeunes adultes

Publié le 9 juillet 2025

On pensait que le cancer du côlon était une affaire de senior. Et pourtant, ces dernières années, les statistiques bousculent les idées reçues : de plus en plus de jeunes adultes sont concernés. Mais pourquoi ? Une récente découverte scientifique pourrait bien changer notre façon de voir – et de prévenir – cette maladie discrète. Spoiler : tout se jouerait dans notre ventre… dès la petite enfance !

Le microbiote, ce colocataire discret qui influence notre avenir

Depuis quelques années, on parle de plus en plus du microbiote, cet univers fascinant de micro-organismes qui peuple notre intestin. Et s’il avait un rôle bien plus important qu’on ne l’imaginait dans notre santé à long terme ? C’est justement ce que vient de révéler une étude parue dans la revue Nature. Les chercheurs y ont identifié une piste étonnante : une toxine nommée colibactine, produite par certaines bactéries naturellement présentes chez environ un tiers d’entre nous.

Mais là où ça devient vraiment préoccupant, c’est que cette toxine pourrait endommager notre ADN… et favoriser, des années plus tard, l’apparition d’un cancer du côlon, parfois dès 30 ans. Une sorte de “trace invisible” laissée dans notre corps dès l’enfance.

Une signature bactérienne repérée chez les plus jeunes

Les scientifiques ont analysé des tumeurs de près de 1 000 personnes atteintes d’un cancer colorectal à travers 11 pays. Résultat ? Les patients diagnostiqués avant 40 ans étaient trois fois plus nombreux à présenter des traces typiques de dommages liés à la colibactine. Et ce n’est pas tout : dans la majorité des cas, ces marques semblent dater d’avant les 10 ans du patient. Autrement dit, ce qui se passe dans nos intestins quand on est petit pourrait conditionner notre santé 30 ans plus tard.

Quels facteurs en cause pendant l’enfance ?

C’est la grande question. Pourquoi cette toxine pose-t-elle problème chez certains et pas chez d’autres ? Plusieurs pistes sont avancées : le type d’accouchement (voie naturelle ou césarienne), les traitements antibiotiques reçus dans les premières années, le type d’alimentation du nourrisson (allaitement maternel ou lait infantile), ou encore l’introduction d’aliments très transformés dès le plus jeune âge.

Et à cela s’ajoute notre mode de vie actuel, souvent pauvre en fibres et trop riche en produits industriels, qui perturbe l’équilibre de notre flore intestinale. En clair, nos intestins sont devenus de véritables capteurs de notre hygiène de vie… dès la maternelle.

Vers un nouveau dépistage plus précoce ?

Même si cette découverte en est encore au stade de la recherche, elle ouvre des perspectives encourageantes. Les scientifiques envisagent déjà des tests de dépistage dans les selles capables d’identifier les fameuses mutations liées à la colibactine. Et pourquoi pas, dans un futur proche, des probiotiques personnalisés pour neutraliser ces bactéries indésirables ?

En attendant, que peut-on faire au quotidien ?

Pas besoin d’attendre des tests révolutionnaires pour agir ! Adopter un mode de vie favorable à notre microbiote est à la portée de tous. Quelques pistes concrètes :

  • Consommer davantage de fibres : légumes, fruits, céréales complètes sont les alliés n°1 de notre flore intestinale.
  • Opter pour une alimentation variée : les menus de type méditerranéen sont particulièrement bénéfiques.
  • Réduire les produits très transformés : moins de plats tout prêts, plus de “fait maison”.
  • Pratiquer une activité physique régulière : elle stimule aussi le transit et l’équilibre intestinal.
  • Être à l’écoute de son corps : fatigue persistante, douleurs abdominales ou troubles digestifs ? Mieux vaut ne pas les ignorer.

Et si, finalement, notre ventre savait ce que notre avenir nous réserve ?