Expulsion d’une mère de cinq à destination d’une terre inconnue où elle ne comprend pas la langue

Publié le 19 mars 2025

Pensez à l'idée terrifiante de vous réveiller un jour dans une nation inconnue, sans proches, sans amis et incapable de communiquer en langue locale. C'est la réalité à laquelle Ma Yang, une mère de 37 ans, est confrontée après son expulsion des États-Unis vers le Laos, un lieu où elle n'a jamais séjourné et où elle est totalement désemparée. Nous dévoilons comment cette situation tragique a vu le jour et quelles en sont les conséquences pour sa famille.

Grandir en Amérique, un souvenir d’enfance

Depuis son plus jeune âge, Ma Yang a vécu aux États-Unis. Elle a déménagé à Milwaukee, dans le Wisconsin, à l’âge de huit mois et y a vécu toute sa vie. Elle a établi sa famille, travaillé sans relâche pour élever ses enfants et a vécu une vie similaire à celle de nombreux Américains. Cependant, sa vie a pris un tournant inattendu lorsqu’elle a été impliquée dans un commerce illégal de drogues.

Comme beaucoup d’autres personnes qui ont eu affaire à la justice, Ma Yang a purgé sa peine : deux ans et demi de prison pour son rôle dans un trafic d’argent lié à la drogue. Elle admet aujourd’hui avoir commis une erreur, mais croit fermement que cela ne justifie pas une expulsion aussi sévère.

Forcée de vivre dans un pays étranger

Après sa libération, elle espérait reprendre sa vie normale avec ses enfants et son partenaire, mais les autorités américaines en ont décidé autrement. Son statut de résidente permanente lui a été révoqué et elle a été renvoyée au Laos, un pays qu’elle ne connaît pas du tout.

L’expérience est dévastatrice. Elle ne maîtrise pas la langue, ne connaît personne et n’a aucune source de revenus. Pour aggraver les choses, ses documents lui ont été retirés à son arrivée, la laissant dans une situation d’incertitude totale.
« Comment suis-je censée vivre ici sans papiers ? » se demande-t-elle, désespérée.

Une famille déchirée

Ma Yang n’est pas seulement une femme déplacée: elle est aussi une mère de cinq enfants, âgés de six à vingt-deux ans. Leur vie quotidienne est totalement perturbée. Sa fille aînée et son partenaire, qui souffre d’un handicap l’empêchant de travailler, font de leur mieux pour gérer la situation.

Les conséquences sont graves, tant sur le plan émotionnel que financier.

« Nous avons déjà du mal à joindre les deux bouts », explique son partenaire. « Maintenant, nous devons aussi gérer son absence, répondre aux questions des enfants et essayer de comprendre comment elle pourra revenir. »

Un système sans pitié

L’expulsion de Ma Yang fait partie d’une politique d’immigration stricte visant à renvoyer les résidents non-citoyens qui ont commis des crimes. Mais cette décision pose des questions : une peine de prison n’est-elle pas suffisante pour payer une faute ? Pourquoi expulser une femme qui a passé toute sa vie aux États-Unis et y a construit son existence ?

Le Laos, qui avait auparavant refusé d’accueillir les personnes expulsées des États-Unis, a finalement accepté son transfert. Ce changement de politique pourrait-il avoir des implications pour d’autres personnes dans des situations similaires ?

Que faire maintenant ?

Aujourd’hui, Ma Yang lutte pour survivre dans un pays où elle n’a aucun point de repère. Elle manque de médicaments pour son diabète, n’a aucune ressource pour subvenir à ses besoins et ne sait pas comment contacter sa famille.

« Je me sens abandonnée », avoue-t-elle. « Comment peut-on me jeter dans un pays où je n’ai aucune identité? »

Son histoire souligne les conséquences humaines des politiques d’expulsion sévères. Pour ses enfants et son partenaire restés aux États-Unis, l’espoir de la revoir un jour franchir la porte de leur maison persiste. Mais pour l’instant, son avenir demeure incertain.