Un objet trouvé dans un vide grenier destiné aux amoureux des livres : mais qu’est ce que c’est ?

Je ne m’attendais pas à ça. J’ouvre ce panier cadeau d’amoureux des livres — j’espérais une tasse élégante, peut-être un roman que j’ai déjà lu deux fois — et je tombe sur… un curieux petit objet en bois. Une forme étrange, entre le renard et la chauve-souris. Pendant une seconde, j’ai même cru à une version rustique de coup-de-poing américain (pas franchement dans le thème « lecture cocooning », mais passons).
Puis j’ai compris : c’était un serre-livres pour le pouce. Et, allez savoir pourquoi, ça m’a instantanément ramenée en arrière.
Le gadget oublié des vrais lecteurs

Si vous n’en avez jamais utilisé, laissez-moi vous présenter cette petite merveille. C’est un accessoire en bois percé d’un trou au centre. On y glisse le pouce, on ouvre le livre et — magie — il reste bien ouvert, même d’une seule main.
Adieu les pages qui se referment au moment crucial. Adieu les crampes à force de tenir un livre trop serré dans le métro.
J’en avais un à la fac. Trouvé dans une librairie indépendante qui sentait le café et la cire de bougie, coincé entre des cartes postales vintage et des autocollants de citations pseudo-philosophiques. Il traînait au fond de mon sac, entre un stylo sans bouchon et des emballages de chewing-gum, mais il me sauvait à chaque lecture de nuit ou trajet bondé.
Les petites choses qu’on avait oubliées

Redécouvrir ce petit objet m’a rappelé une chose essentielle : lire, c’est tactile.
Le poids d’un livre, l’odeur du papier, le froissement discret des pages — toutes ces sensations qu’aucune liseuse, aussi pratique soit-elle, ne peut vraiment reproduire.
J’aime ma liseuse, ne me faites pas dire le contraire. Elle est légère, pratique, et parfaite pour lire sous la couette sans déranger personne.
Mais tenir un vrai livre, sentir sa texture, le marquer d’un doigt ou d’un soupir… il y a là quelque chose de profondément humain.
Et quand une main tient la tasse de café et que l’autre berce un chat (ou un croissant, selon l’heure), le porte-livre pour le pouce devient le héros discret du moment.
Pourquoi les a-t-on laissés disparaître ?

Peut-être parce que tout est devenu numérique. Peut-être parce qu’on a cru ne plus avoir besoin de ces petits objets artisanaux qui, pourtant, rendaient la lecture plus belle.
Mais les choses changent : ils reviennent doucement. On les trouve désormais sur Etsy ou Amazon, en bois, en résine, parfois même en forme d’animaux (comme celui que j’ai reçu). Certains portent des inscriptions comme « Encore un chapitre » ou « Laissez-moi lire tranquille ». Autant dire qu’il m’en faut un pour chaque humeur.
Lire d’une seule main, un luxe simple

L’autre jour, je me suis installée sur le porche, un café dans une main, mon vieux porte-livre dans l’autre, un chien endormi à mes pieds. Et tout à coup, ce petit morceau de bois avait un sens.
Ce n’était pas juste un gadget, mais un symbole : celui du temps qu’on prend pour soi, loin du bruit, des notifications et du multitâche.
C’est comme retrouver une cassette audio, un téléphone à cadran, ou une lampe à lave : une capsule du passé qui rappelle que le plaisir se cache souvent dans les choses simples.
Remettons-le à la mode
Je ne dirai pas que ça changera votre vie, mais ça changera peut-être vos moments de lecture.
Surtout si, comme moi, vous avez l’art de lire dans les positions les plus improbables, à moitié pliée sous un plaid, un mug en équilibre précaire sur le genou.
Alors oui, je suis officiellement de retour dans l’équipe du livre à pouce.
Prenez-en un. Glissez-le dans votre sac. Et la prochaine fois que vous lirez dans le bus, dans une salle d’attente ou discrètement pendant une réunion en ligne, enfilez-le.
Vous verrez — tout à coup, ça aura du sens.









