Pourquoi les professionnels de santé déconseillent-ils d’embrasser un défunt ?

Dire au revoir à un être cher est probablement l’un des moments les plus bouleversants de notre vie. Dans l’intimité d’un adieu, on a souvent ce réflexe : caresser une main, effleurer le front, déposer un baiser chargé d’affection. Un geste si tendre, si instinctif… Mais faut-il s’en méfier ? Certains professionnels de santé tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme, avec bienveillance.
Un geste universel, mais à manier avec prudence
Lorsque le cœur se brise, notre premier instinct est de chercher le contact. Un dernier baiser sur le front, comme pour dire « je t’aime » une ultime fois. Ces gestes ont traversé les siècles, les cultures, les traditions… et pourtant, les médecins appellent parfois à un minimum de prudence.
En effet, même après la mort, certaines bactéries peuvent rester présentes dans le corps durant un court moment. Cela ne veut pas dire qu’il faut tout interdire – loin de là ! – mais simplement savoir dans quels cas il est préférable de rester vigilant.
Quels sont les véritables risques ?
Rassurez-vous : dans la majorité des situations, le risque de transmission est extrêmement faible, surtout lorsque le décès est dû à une cause naturelle ou non infectieuse. Cependant, dans certains cas bien précis – rares mais réels – un contact trop rapproché pourrait présenter un danger.
Parmi les infections concernées, les professionnels citent parfois :
- La tuberculose
- Les hépatites B et C
- Certaines infections bactériennes graves
- Quelques maladies virales très spécifiques
Ces pathologies peuvent, dans certaines conditions, survivre plusieurs heures après le décès. C’est pourquoi, en cas de doute, les équipes médicales ou funéraires recommandent d’éviter les baisers ou le contact direct avec le visage.
Le bon réflexe ? Se renseigner en toute sérénité
Vous n’êtes pas censé(e) deviner seul(e) les risques éventuels. Si vous vous retrouvez dans cette situation délicate, n’hésitez pas à demander conseil aux professionnels présents : médecin, personnel funéraire ou conseiller funéraire. Leur rôle est aussi de vous accompagner avec douceur dans ce moment fragile, tout en assurant la sécurité de chacun.
Leur but n’est jamais d’empêcher un adieu, mais de le rendre possible autrement, avec tout autant d’amour… et un peu plus de sécurité.
Des façons d’exprimer son amour sans danger
Dire au revoir, ce n’est pas forcément toucher. Ce sont surtout des symboles, des attentions, des gestes porteurs de sens. Voici quelques idées douces et apaisantes pour rendre hommage à votre manière :
- Déposer une fleur dans les mains ou près du cœur du défunt
- Allumer une bougie et se recueillir quelques instants
- Écrire une lettre ou un souvenir et la glisser à ses côtés
- Créer un coin mémoire chez vous : une photo, une bougie, une chanson, un objet souvenir…
Ces gestes simples et sincères permettent de dire adieu avec délicatesse, sans prendre de risque. L’essentiel n’est pas dans le contact physique… mais dans l’intention, dans l’amour transmis, dans le souvenir honoré.
Parce qu’un dernier adieu ne tient pas à un baiser, mais à la trace laissée dans le cœur.