Pourquoi les femmes croisent souvent les jambes en position assise

C’est un geste que l’on remarque sans y prêter attention. Assise à une terrasse de café, dans une réunion professionnelle ou sur un canapé entre amies, elle croise les jambes. Élégamment. Naturellement. Mais derrière ce simple mouvement se cache une réalité bien plus riche. Tradition, confort, image de soi… Et si ce réflexe anodin disait bien plus qu’on ne l’imagine ?
Un geste universel, façonné par la culture
Dans bien des cultures, la façon dont une femme s’assied n’est jamais neutre. Au Japon, par exemple, la position « seiza » (à genoux, jambes repliées sur le côté) est souvent adoptée par les femmes, tandis que la posture en tailleur est jugée plus masculine. En France, c’est le croisement des jambes qui domine, surtout dans les contextes formels. On l’apprend tôt, souvent sans même s’en rendre compte : « Tiens-toi droite », « Croise les jambes », « Ce n’est pas très élégant comme ça »…
Derrière ces recommandations se cache une injonction plus large : celle d’incarner une certaine idée de la féminité. Mais aujourd’hui, cette norme est peu à peu remise en question, notamment par les jeunes générations qui privilégient l’authenticité et le confort à l’étiquette rigide d’autrefois.
Le poids de la mode et des habitudes
Si la mode influe sur la posture, c’est notamment à cause des vêtements. Porter une jupe ou une robe pousse naturellement à croiser les jambes pour des raisons pratiques de pudeur. Et pourtant, même en pantalon, ce réflexe persiste. Par automatisme, par habitude, ou tout simplement parce que c’est agréable.
Les talons hauts jouent aussi leur rôle. En créant des points de pression sur les pieds, ils incitent inconsciemment à adopter une posture qui soulage, comme celle du croisement. Une façon pour le corps de dire « ouf », après une longue journée perchée sur des centimètres supplémentaires.
Une posture qui parle sans mots
Croiser les jambes, c’est aussi envoyer un message. Le langage corporel est un outil de communication subtil et très efficace. Par exemple, une femme qui croise ses jambes en votre direction peut, sans le dire, exprimer un intérêt ou une ouverture. À l’inverse, si elle tourne ses jambes à l’opposé, cela peut indiquer une gêne ou un retrait.
Les spécialistes du comportement le confirment : ce geste peut être un moyen de créer une « barrière » rassurante dans des environnements stressants. C’est une forme d’auto-protection, presque instinctive. Un peu comme si, inconsciemment, on traçait une ligne entre soi et le monde extérieur.
Un héritage de normes genrées
Depuis l’enfance, les filles entendent qu’il faut « bien s’asseoir ». Mais que veut dire « bien » ? Souvent, cela signifie : de manière discrète, élégante, avec retenue. À l’inverse, les garçons sont rarement repris pour une posture plus détendue ou expansive. Résultat : les femmes apprennent à se faire plus discrètes, y compris avec leur corps.
Avec le temps, ces codes deviennent des réflexes. Croiser les jambes n’est alors plus un choix conscient, mais une réponse automatique à des normes intériorisées. Un détail qui en dit long sur les rôles qu’on attribue encore, parfois sans s’en rendre compte, aux femmes et aux hommes.
Croiser les jambes au travail : un atout ou un piège ?
Dans les milieux professionnels, la posture est scrutée, souvent inconsciemment. Une femme qui croise les jambes peut sembler posée, soignée, attentive. Mais attention au double tranchant : trop de retenue peut être interprétée comme un manque d’assurance. Pour trouver le bon équilibre, de plus en plus de consultants en image enseignent aux femmes à adopter des postures qui allient élégance et autorité. Car oui, même assise, on peut rayonner de présence.
Santé, confort et liberté de choisir
Côté santé, rester trop longtemps dans une seule position – jambes croisées ou non – n’est jamais idéal. Des tensions peuvent apparaître, la circulation se fait moins fluide. Mais rien d’alarmant pour autant : il suffit de varier les postures régulièrement et d’écouter son corps.
Ce qui compte aujourd’hui, c’est la liberté. Celle de choisir comment on veut s’asseoir, sans pression. Que ce soit par réflexe, par confort ou par envie, croiser les jambes n’a plus à être un symbole de conformité. C’est un geste personnel, intime, et parfois même… juste une question de ressenti.