Pourquoi les boutons des chemises ne sont-ils pas placés au même endroit ?

Publié le 18 août 2025

Vous avez sûrement remarqué que les chemises pour femmes et pour hommes ne se boutonnent pas du même côté. Un hasard ? Pas vraiment… Ce petit détail cache une histoire surprenante, héritée d’un temps où l’habillement relevait presque d’un cérémonial.

Les boutons : symbole de prestige au Moyen Âge

Au XIIIᵉ siècle, porter des boutons n’était pas à la portée de tout le monde. Pas de plastique ni de production industrielle : à l’époque, ils étaient façonnés en or, argent, nacre ou encore ornés de perles fines. Ils étaient donc un accessoire prisé… mais réservé à une minorité fortunée.
Et si leur présence affichait déjà la richesse, leur position sur le vêtement en disait encore plus sur le rang social.

Pourquoi les vêtements féminins s’ouvrent à gauche

Dans les familles aisées, la toilette féminine n’avait rien d’une opération rapide. Les robes étaient complexes, superposées, ajustées… et les dames ne s’habillaient pas seules. Elles étaient assistées par des servantes, souvent droitières.
Les couturiers avaient donc une astuce : placer les boutons du côté gauche. Ainsi, en se tenant face à leur maîtresse, les domestiques pouvaient fermer la tenue rapidement et avec précision.
Résultat ? Pendant des siècles, une robe boutonnée à gauche était presque un signe discret : « Cette femme peut se permettre une aide pour s’habiller ».

Les hommes et la boutonnière à droite

Chez les hommes, le raisonnement était différent. Beaucoup portaient des armes, notamment l’épée, suspendue à gauche pour pouvoir la dégainer de la main droite. Avoir les boutons à droite leur permettait d’ouvrir ou fermer leur manteau de la main gauche, tout en gardant la main armée libre et prête.
Autre différence notable : les hommes s’habillaient le plus souvent seuls. Les vêtements étaient donc conçus pour être faciles à manipuler pour un droitier.

Un détail vestimentaire qui défie le temps

Aujourd’hui, les épées sont reléguées aux musées et les servantes ne font plus partie du quotidien. On pourrait croire que cette distinction aurait disparu… et pourtant, elle perdure !
Beaucoup de marques continuent de respecter cette tradition, parfois par fidélité historique, parfois pour différencier visuellement les rayons hommes et femmes. Ce détail est devenu autant un héritage culturel qu’un choix esthétique.

Boutonnière et identité de style

Avec l’essor des vêtements unisexes, cette règle tend doucement à s’effacer. Mais pour certains passionnés de mode, la boutonnière reste un clin d’œil à l’histoire et à la symbolique du vêtement.
Chaque fois que vous fermez une chemise, vous perpétuez un geste issu de codes sociaux et de pratiques disparues… mais toujours perceptibles dans notre quotidien.

Alors, la prochaine fois que vous vous habillez, souvenez-vous : derrière chaque bouton se cache un petit morceau d’histoire.