En me promenant en forêt, j’ai remarqué d’étranges petites boules jaunes semblables à des champignons — mais ce qu’elles étaient réellement m’a surpris.

Publié le 31 juillet 2025
En me promenant en forêt, j’ai remarqué d’étranges petites boules jaunes semblables à des champignons — mais ce qu’elles étaient réellement m’a surpris.

On pense souvent que les moments marquants de nos vies arrivent avec fracas. Une grande décision, une rencontre, un bouleversement. Pourtant, ce jour-là, ce n’est qu’une promenade anodine qui a tout changé. Comme tant d’autres, j’étais partie en forêt pour m’aérer, me recentrer, respirer un peu de calme. Mais entre les fougères et les feuilles humides, ce que j’ai découvert m’habite encore aujourd’hui.

La matinée était paisible, enveloppée d’une lumière douce et grise. Le silence des bois, entrecoupé du chant discret des oiseaux, m’enveloppait. Je suivais un sentier familier, celui que je prends quand j’ai besoin de retrouver un peu de moi-même. Et c’est là, au détour d’un virage, qu’elles sont apparues.

Ces étranges boules jaunes au sol

Juste à la lisière du chemin, une forme inhabituelle a attiré mon regard. Des sortes de petites boules jaunes, parfaitement rondes et regroupées. Sur le moment, j’ai cru à une variété de champignons. Leur couleur vive et leur texture presque plastique m’ont intriguée. Je me suis approchée, fascinée.

Et soudain, elles ont bougé.

Un frisson m’a parcourue. J’ai tendu l’oreille et perçu un minuscule pépiement, à peine audible. Là, devant moi, ce n’étaient pas des champignons. C’étaient de minuscules poussins.

Des poussins à même le sol, seuls et frigorifiés

Certains étaient encore prisonniers à moitié de leurs coquilles fendues, d’autres regroupés, tremblants, les yeux encore fermés. Leurs plumes duveteuses ondulaient sous le vent matinal. Il n’y avait pas de nid, pas de mère à l’horizon, aucune trace d’un élevage à proximité. Juste eux. Fragiles, perdus, vivants.

Un instant, j’ai cru rêver. Puis la réalité m’a frappée : ils avaient été déposés là, volontairement. Cette pensée m’a glacée.

Le bon réflexe qui change tout

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Sans réfléchir plus longtemps, j’ai appelé un refuge pour animaux. La personne au bout du fil a été directe : « Ne bougez pas. Restez avec eux. » Alors je me suis accroupie. Je les ai veillés. Je n’ai pas osé les toucher, de peur de leur faire du mal. J’ai simplement fait barrage au vent, à ma manière maladroite mais sincère.

Heureusement, l’équipe de secours est arrivée rapidement. Ensemble, nous avons recueilli chaque petit être, les installant dans des boîtes tapissées de tissus doux. Certains gazouillaient, d’autres respiraient faiblement, mais ils étaient là, bien vivants.

Une histoire qui finit bien… mais qui interroge

Quelques jours plus tard, le refuge m’a rappelée. La majorité des poussins avaient survécu. Ils étaient au chaud, surveillés, et bientôt placés dans des familles d’accueil spécialisées. Une fin heureuse, du moins autant qu’elle pouvait l’être.

Mais je n’ai jamais su qui les avait laissés là, ni pourquoi. Et peut-être que je ne le saurai jamais. Ce que je retiens, c’est ce fil invisible entre hasard et vigilance. Ce jour-là, j’aurais pu marcher plus vite, prendre un autre chemin, ne pas regarder à cet endroit précis. Ils auraient pu disparaître sans que personne ne le sache.

Être présent, ça change tout

On croit souvent que les grands gestes changent le monde. Mais parfois, c’est un simple regard attentif, un coup de fil, une présence discrète qui fait toute la différence. Ce jour-là, j’étais au bon endroit, au bon moment. Pas pour moi, mais pour eux.

Alors la prochaine fois que vous vous promènerez, levez les yeux, tendez l’oreille. Le monde vous parle. Et parfois, il vous tend un minuscule appel à l’aide, sous la forme d’une boule jaune qui gazouille doucement.

Parce qu’on ne sait jamais quand une balade banale devient un acte de compassion.