D’après un notaire, voici l’âge le plus judicieux pour transmettre un bien à son enfant et réduire au maximum les frais de succession

Publié le 28 novembre 2025
D’après un notaire, voici l’âge le plus judicieux pour transmettre un bien à son enfant et réduire au maximum les frais de succession

On le sait : la succession n’est pas un sujet que l’on aborde volontiers autour d’un café. On préfère repousser cette question, persuadé qu’on a « encore le temps ». Pourtant, anticiper ce moment peut éviter à nos proches des complications et des frais importants. Récemment, un notaire a partagé une fourchette d’âge idéale pour transmettre un bien à ses enfants tout en préservant l’équilibre familial. À quel moment faut-il se lancer ? Et comment faire les choses de manière douce, claire et sereine ? On démêle tout, pas à pas.

Pourquoi réfléchir à la transmission plus tôt qu’on ne le croit ?

Lorsque l’on devient parent, puis grand-parent, la question du patrimoine prend une autre dimension. On ne pense plus seulement à la valeur d’un bien, mais à l’impact qu’il aura sur les générations suivantes. Sans organisation préalable, la loi décide de la répartition — ce qui peut entraîner des désaccords, mais aussi des frais non négligeables.

Anticiper, ce n’est pas se préparer au pire : c’est offrir un cadre simple et rassurant à ceux qui comptent le plus. Et selon de nombreux professionnels, mieux vaut éviter d’attendre un âge avancé pour s’y intéresser.

L’âge conseillé par un notaire : entre 61 et 71 ans

Selon Maître Mathieu Fontaine, notaire et enseignant, la tranche idéale pour organiser une transmission de bien immobilier se situe entre 61 et 71 ans. Pourquoi cette période précise ? Parce qu’on connaît généralement son rythme de vie, ses ressources, ses besoins réels et la manière dont on souhaite accompagner sa famille.

Autre point intéressant : dans cet intervalle, la valeur de la nue-propriété attribuée aux enfants est souvent avantageuse, ce qui rend la démarche particulièrement pertinente pour les familles souhaitant s’organiser en douceur. C’est également un âge où l’on peut encore ajuster ses choix en fonction de l’évolution de son quotidien.

Démembrement, donation… comment procéder sans stress ?

Bonne nouvelle : plusieurs solutions existent pour organiser une transmission tout en conservant ses repères. L’idée n’est pas de « tout donner », mais de partager intelligemment en fonction de son confort et de ses souhaits.

  1. Conserver l’usage tout en transmettant progressivement

Il est possible de transmettre la nue-propriété d’un logement à ses enfants tout en gardant l’usage du bien. La transmission se fait alors en douceur et la pleine propriété revient automatiquement aux enfants au bon moment.
Une solution appréciée lorsqu’on souhaite sécuriser son quotidien tout en préparant l’avenir.

  1. Acheter ensemble grâce à une aide financière

Autre option : accompagner ses enfants dans l’achat d’un logement via une aide encadrée, tout en conservant une part d’usage selon les besoins. Chacun y trouve sa place et le bien évolue naturellement avec le temps.

Dans les deux cas, la démarche facilite les étapes futures tout en offrant un cadre équilibré à toute la famille.

Un petit plus qui change tout : les avantages fiscaux

Certaines transmissions bénéficient d’abattements renouvelables dans le temps, ainsi que de dispositifs qui simplifient l’organisation financière entre parents et enfants.

Ces marges de manœuvre, cumulées sur plusieurs années, deviennent de véritables leviers pour transmettre dans les meilleures conditions. Attention toutefois : certains dispositifs deviennent moins accessibles passé un certain âge. Mieux vaut donc s’y pencher sereinement, sans trop attendre.

Comment savoir si c’est le bon moment pour vous ?

Posez-vous trois questions simples :

  • Ai-je une vision claire de mes besoins actuels et futurs ?
  • Suis-je à l’aise à l’idée d’en discuter avec mes proches ?
  • Transmettre maintenant peut-il faciliter la vie de mes enfants ?

Si la réponse est « oui » au moins une fois, il est peut-être temps de s’y intéresser tranquillement, sans pression. Offrir à ses proches une véritable tranquillité d’esprit est souvent le plus beau des gestes — une démarche qui participe à une transmission sereine et réfléchie.