Croyances et superstitions : focus sur le chat noir

Publié le 14 juillet 2025
Croyances et superstitions : focus sur le chat noir

Majestueux, mystérieux… et parfois redouté : le chat noir traîne derrière lui une réputation aussi intrigante que sa silhouette. Pourtant, cet animal élégant a longtemps été vénéré avant de devenir, au fil des siècles, la cible de nombreuses superstitions. D’où vient ce paradoxe ? Pourquoi suscite-t-il autant de réactions ? Explorons ensemble l’histoire de cette figure fascinante, entre croyances, peurs et réhabilitation.

Que signifie croiser un chat noir ?

Au-delà des légendes et des superstitions, apercevoir un chat noir sur son chemin a longtemps été interprété comme un message de l’univers. Dans certaines traditions, c’est le signe qu’un changement positif se prépare, ou qu’une période de chance approche. On dit aussi que ce félin mystérieux agit comme un guide spirituel, nous invitant à écouter notre intuition et à prêter attention aux synchronicités. Bien sûr, la signification dépend souvent de notre culture et de notre propre regard : pour certains, c’est un avertissement, pour d’autres, un clin d’œil bienveillant du destin. Une chose est sûre : rencontrer un chat noir, c’est toujours l’occasion de s’arrêter un instant et de se demander quel secret il pourrait bien porter en lui.

Un trésor sacré dans l’Égypte ancienne

Il fut un temps où croiser un chat noir portait chance – et témoignait d’un profond respect. Dans l’Égypte antique, les chats étaient perçus comme des protecteurs des foyers et des réserves, car excellents chasseurs de nuisibles. La déesse Bastet, symbole de la maternité et du foyer, était souvent représentée sous la forme d’un chat… noir. Preuve de leur importance ? Des centaines de momies de chats ont été retrouvées dans les nécropoles. Même si, d’un point de vue scientifique, les félins de l’époque étaient majoritairement tigrés, les représentations noires ont marqué durablement l’imaginaire collectif comme symbole de puissance divine.

Moyen Âge : quand le félin devient suspect

Mais cette image positive bascule au Moyen Âge, en pleine chasse aux sorcières. L’Église cherche alors à éradiquer les croyances populaires perçues comme contraires à son autorité. En 1233, un texte officiel, la bulle Vox in Rama, associe le chat noir à des pratiques considérées comme sataniques. Dès lors, il est perçu comme un animal de mauvais augure, soupçonné d’être lié à des forces occultes. Résultat ? Il est persécuté, parfois même brûlé ou précipité du haut des tours, simplement en raison de sa couleur. Une image stigmatisante qui mettra des siècles à s’estomper.

Quand il devient (aussi) un porte-bonheur

Heureusement, le chat noir n’a pas toujours été un symbole négatif. En Bretagne, une légende évoque le « chat d’argent », censé apporter prospérité à son foyer. Au Royaume-Uni, les marins l’embarquaient avec eux, persuadés qu’il les protégerait des tempêtes. Comme souvent, la symbolique varie selon les régions… et les époques.

Une journée pour l’aimer et le protéger

Encore aujourd’hui, les vieilles croyances persistent. Selon la RSPCA (l’équivalent britannique de la SPA), les chats noirs mettent plus de temps que les autres à être adoptés. Certains refuges expliquent même qu’ils sont jugés moins « photogéniques » sur les réseaux sociaux… D’où la création, le 17 août, de la Black Cat Appreciation Day. L’objectif ? Mettre en lumière ces félins et leur rendre enfin la place qu’ils méritent.

Pourquoi le noir effraie-t-il autant ?

Selon Marie-Charlotte Delmas, spécialiste des croyances populaires, le chat, par sa nature indépendante, échappe aux règles que l’on attend d’un animal domestique. Ce caractère insaisissable, renforcé par sa robe sombre, a alimenté l’imaginaire collectif, entre crainte et admiration. « Là où le chien obéit, le chat choisit. » Et dans des sociétés où l’inconnu inquiétait, cela suffisait à nourrir les fantasmes…

Le chat noir n’a pas fini de faire parler de lui.

Symbole d’élégance et d’indépendance, il mérite aujourd’hui d’être regardé autrement : avec respect, curiosité et tendresse.