« L’un des aliments le plus mortels au monde » tue plus de 200 personnes par an et pourtant 500 millions de personnes en consomment encore

Publié le 2 septembre 2025
« L’un des aliments le plus mortels au monde » tue plus de 200 personnes par an et pourtant 500 millions de personnes en consomment encore

Et si un aliment que vous consommez régulièrement — ou que vous avez peut-être découvert en voyage — cachait un potentiel toxique ? Ce n’est pas une exagération mais bien une réalité. Il fait partie des aliments les plus consommés au monde… tout en étant l’un des plus surveillés.

Bonne nouvelle : bien préparé, il est parfaitement sûr et apprécié dans de nombreuses cuisines. Mais manipulé de manière inappropriée, il peut provoquer des effets indésirables. Voici ce qu’il faut savoir.

Le manioc : un aliment de base pour des millions de foyers

Originaire d’Amérique du Sud, le manioc est devenu une source d’énergie essentielle dans de nombreuses régions tropicales, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Le Nigeria en est aujourd’hui le plus grand producteur. Bouilli, frit, râpé, réduit en farine ou en perles, ce tubercule polyvalent s’adapte à de nombreuses préparations.

Il est tellement répandu qu’environ 500 millions de personnes en consomment régulièrement. Autant dire qu’il occupe une place centrale dans l’alimentation de nombreux pays.

Mais pourquoi le manioc peut-il être risqué ?

Le manioc en lui-même n’est pas dangereux : c’est la préparation qui fait toute la différence. Certaines parties de la plante (comme les feuilles, la peau ou la racine crue) contiennent naturellement des glucosides cyanogéniques. Mal éliminés, ces composés peuvent libérer du cyanure d’hydrogène dans l’organisme.

Ce risque est bien connu, c’est pourquoi des méthodes de préparation rigoureuses existent depuis longtemps. Le manioc doux (le plus courant en cuisine) en contient très peu, tandis que le manioc amer (plus résistant aux conditions climatiques difficiles) en contient davantage et nécessite donc une préparation plus stricte.

Une préparation rigoureuse pour un aliment sûr

Il suffit de respecter quelques gestes simples pour rendre le manioc parfaitement consommable et profiter de ses bienfaits. Voici les recommandations les plus répandues :

  • Tremper la racine dans l’eau pendant 24 à 48 heures
  • Peler et râper le manioc pour retirer les parties fibreuses
  • Faire cuire longuement, à l’eau bouillante ou à la vapeur
  • Sécher ou fermenter selon les usages traditionnels

Ces pratiques, transmises de génération en génération dans les régions où le manioc est consommé quotidiennement, permettent d’éliminer les risques.

Un danger accru en période de crise

En situation de famine ou de pénurie alimentaire, certaines populations consomment parfois du manioc mal préparé, faute de temps ou de moyens. Le manioc amer, plus disponible mais aussi plus risqué, peut alors être ingéré sans traitement suffisant.

Ces situations ont été observées dans plusieurs pays lors de crises alimentaires. D’où l’importance de diffuser les bonnes pratiques, même pour un aliment familier.

Faut-il craindre le manioc ?

Pas du tout. Le manioc reste un aliment nutritif, riche en glucides complexes, sans gluten, et apprécié pour son goût doux et sa texture agréable. Comme pour de nombreux produits naturels, c’est la préparation qui fait toute la différence.

En résumé, bien préparé, le manioc est un allié de choix dans une alimentation variée et équilibrée.

Mieux comprendre ce que l’on met dans son assiette, c’est déjà un pas vers plus de sécurité et de sérénité à table.