Fourmillements et mains engourdies : quand s’inquiéter et pourquoi ?

Des picotements ou une perte de sensibilité dans les mains peuvent survenir occasionnellement ou devenir gênants au quotidien. Ces symptômes, parfois anodins, peuvent aussi révéler un trouble sous-jacent. Découvrez les origines possibles et les signes qui doivent alerter.
Dormir dans une mauvaise posture : un problème courant
Combien d’entre nous se sont réveillés avec une main complètement engourdie après avoir dormi le bras coincé sous l’oreiller ? Cette sensation désagréable, souvent décrite comme une main « endormie », résulte d’une compression temporaire des nerfs qui réduit momentanément l’afflux sanguin. La bonne nouvelle ? Elle s’estombe généralement en quelques minutes après avoir changé de position.
Conseil pratique : optez pour un oreiller adapté à votre morphologie et essayez de ne pas dormir avec les membres supérieurs sous la tête.
Gestes répétés : risque de troubles carpien
Les activités professionnelles ou loisirs nécessitant des mouvements répétitifs des mains (dactylographie, bricolage, musique) peuvent mener au syndrome du canal carpien. Cette pathologie survient lorsque le nerf médian du poignet subit une pression excessive.
Symptômes caractéristiques : fourmillements nocturnes, douleurs lancinantes, diminution de la préhension. Dans ce cas, une consultation médicale s’impose.
Manque de vitamine B12 : un problème souvent sous-estimé
La vitamine B12 joue un rôle capital dans le fonctionnement neurologique. Les carences, fréquentes chez les végétaliens ou personnes atteintes de troubles digestifs (comme la maladie de Crohn), peuvent se manifester par des engourdissements et une faiblesse musculaire.
Solution : Un test sanguin simple permet de détecter les carences. Si nécessaire, un complément vitaminique peut être prescrit.
Dérèglement des électrolytes : des minéraux essentiels
Des taux anormaux de potassium, calcium ou sodium peuvent perturber la transmission nerveuse et causer des sensations de picotements. Ce déséquilibre peut survenir lors de déshydratation sévère ou comme effet secondaire de certains médicaments.
Recommandation : Maintenez une bonne hydratation et consultez si les symptômes persistent plus de quelques jours.
Complications du diabète : la neuropathie diabétique
Chez les patients diabétiques, un mauvais contrôle glycémique prolongé peut endommager les fibres nerveuses périphériques. Cette neuropathie diabétique affecte près de 50% des personnes vivant avec un diabète évolué.
Manifestations typiques : sensations de brûlure, diminution de la sensibilité tactile dans les extrémités. Une prise en charge médicale rigoureuse est cruciale.
Problèmes vertébraux : des cervicales aux mains
Une hernie discale cervicale ou une arthrose vertébrale (usure naturelle liée à l’âge) peut comprimer les racines nerveuses. Cela se traduit souvent par des engourdissements irradiant vers les mains, parfois associés à des cervicalgies.
À savoir : Des examens d’imagerie (scanner ou IRM) permettent de visualiser précisément l’origine du problème.
Pathologies auto-immunes : quand le corps s’attaque à lui-même
Certaines maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou le lupus érythémateux peuvent affecter le système nerveux périphérique, entraînant paresthésies et perte de force musculaire.
Signaux d’alerte : apparition progressive de symptômes symétriques ou faiblesse inhabituelle.
Troubles circulatoires : du syndrome de Raynaud à l’artériopathie
Le phénomène de Raynaud provoque une vasoconstriction excessive des petits vaisseaux, donnant des mains froides, blanches ou cyanosées accompagnées de picotements. D’autres pathologies vasculaires comme l’artériosclérose peuvent également réduire l’irrigation des extrémités.
Mesures préventives : protection contre le froid, activité physique régulière et surveillance cardiovasculaire.
Masses compressives : kystes et tumeurs bénignes
Certaines formations bénignes comme les kystes synoviaux peuvent exercer une pression sur les structures nerveuses de la main, provoquant engourdissements et parfois limitations fonctionnelles.
Diagnostic : L’échographie constitue généralement l’examen de première intention pour visualiser ces lésions.
Infections neurologiques : des causes à ne pas négliger
Certaines infections virales ou bactériennes comme le zona ou la borréliose (maladie de Lyme) peuvent affecter le système nerveux et générer des paresthésies des membres supérieurs.
Situations urgentes : En cas de fièvre associée, éruption cutanée ou antécédent récent de piqûre de tique, consultez en urgence.
Quand faut-il s’inquiéter ?
Consultez sans tarder si les fourmillements :
- persistent plusieurs jours sans amélioration
- s’aggravent progressivement
- s’accompagnent de troubles de l’équilibre, difficultés d’élocution ou déficit moteur
Une évaluation neurologique complète permettra d’identifier la cause exacte et d’instaurer le traitement approprié.
Pour conclure :
Les sensations de picotements dans les mains méritent toujours une attention particulière. Qu’elles soient liées à une cause bénigne ou révélatrices d’une pathologie sous-jacente, il est important de ne pas les ignorer. Vos mains sont d’excellents indicateurs de votre état de santé général : apprenez à décrypter leurs messages.