Des scientifiques ont peut-être découvert l’une des causes de l’autisme

Publié le 25 juillet 2025
Des scientifiques ont peut-être découvert l’une des causes de l’autisme

Notre ventre, ce fameux « deuxième cerveau » ? L’idée peut prêter à sourire, mais les recherches sur le microbiome intestinal – cet univers de micro-organismes peuplant notre système digestif – continuent de révéler des liens surprenants avec notre santé. Et aujourd’hui, une nouvelle étude va plus loin encore : le microbiome de la mère pourrait jouer un rôle dans le développement neurologique de l’enfant à naître, notamment en lien avec les troubles du spectre autistique.

Ce que disent les chercheurs

Des chercheurs de l’université de Virginie, dirigés par John Lukens, se sont penchés sur une molécule du système immunitaire : l’IL-17a, connue pour son rôle dans les réponses inflammatoires. Cette molécule, en principe bénéfique face aux infections, pourrait également influencer le cerveau en développement du fœtus, en particulier pendant la grossesse.

Leur étude, menée sur des souris, a comparé deux groupes : l’un porteur d’un microbiome favorisant une forte réponse via l’IL-17a, l’autre non. Résultat : les souriceaux du premier groupe ont développé des comportements similaires à ceux associés à l’autisme (isolement, stéréotypies, déficit de contact social).

Mais lorsque les chercheurs ont bloqué l’action de l’IL-17a, ces troubles n’apparaissaient plus. Plus surprenant encore : en transférant les bactéries intestinales du groupe sensible à l’autre, les symptômes ont été transmis à la nouvelle génération. Ce qui suggère un lien fort entre le microbiome maternel et le développement cérébral du fœtus.

Ce que cela signifie pour nous (et ce que cela ne signifie pas)

Prudence, bien sûr : ces résultats concernent des modèles animaux. Il ne s’agit pas d’affirmer que la même chose se produit exactement chez l’humain. Mais cette découverte ouvre une piste sérieuse à explorer, et renforce l’idée que la santé intestinale maternelle pourrait avoir une influence à long terme sur l’enfant.

Jusqu’à présent, on savait que le microbiote intestinal jouait un rôle sur l’humeur, l’immunité ou le métabolisme. Mais son implication dans la neurodéveloppementalisation in utero est un domaine encore très peu exploré… et prometteur.

Une santé intestinale à préserver dès avant la naissance

Ce que l’étude nous rappelle aussi, c’est que prendre soin de soi pendant la grossesse passe aussi par le soin du microbiote. Alimentation équilibrée, gestion du stress, apport de fibres ou de probiotiques naturels (yaourts non sucrés, légumes fermentés, etc.) : autant de gestes simples qui favorisent un équilibre intestinal bénéfique.

L’objectif n’est pas de faire peser une charge supplémentaire aux futures mamans, mais de leur offrir des clés de compréhension. Car la prévention passe d’abord par la connaissance.

Quand l’intestin parle… au cerveau, et au cœur

On le soupçonnait depuis quelques années, la science le précise un peu plus à chaque découverte : notre microbiote influence bien au-delà de la digestion. Et ce qui se passe dans le ventre d’une mère peut avoir des répercussions insoupçonnées sur le développement d’un tout-petit.

Un champ de recherche en pleine expansion, qui nous invite à repenser le lien entre nutrition, immunité, et neurologie, dès les premiers mois de la vie… voire avant.