La question de l’âge des conducteurs : une limite à instaurer pour assurer la sécurité routière ?

Publié le 20 février 2025
MAJ le 22 avril 2025

Découvrez comment certains pays évaluent la capacité des conducteurs seniors à prendre le volant en toute sécurité, une pratique qui pourrait-elle être adoptée en France ?

Conducteurs expérimentés mais plus susceptibles

Il est souvent supposé que les conducteurs plus âgés posent un risque sur la route, mais quels sont les faits ? Contrairement aux jeunes de 18 à 24 ans, qui sont les plus impliqués dans les accidents, les conducteurs seniors de plus de 75 ans ont statistiquement moins d’accidents. Cependant, en raison de leur fragilité physique, ils sont plus exposés à des blessures graves voire mortelles en cas d’accident.

Le processus de vieillissement entraîne naturellement une diminution des réflexes, une altération de la vision et parfois des problèmes cognitifs. Ces changements peuvent avoir un impact sur la conduite, même pour les conducteurs les plus prudents. Ainsi, faut-il envisager des évaluations pour assurer leur sécurité ainsi que celle des autres usagers ?

Les mesures prises par d’autres pays pour superviser la conduite des seniors

En France, le permis de conduire est valide à vie, sauf pour certaines professions telles que les conducteurs de bus. Cependant, dans d’autres pays européens, des contrôles sont en place :

  • Italie : examen médical obligatoire tous les 5 ans à partir de 50 ans, puis tous les 3 ans après 70 ans et tous les 2 ans après 80 ans.
  • Espagne, République tchèque, Grèce : bilan de santé obligatoire dès 65 ans.
  • Danemark, Finlande : contrôle médical dès 70 ans.
  • Pays-Bas : visite médicale tous les 5 ans après 75 ans.

Comparé à ces pratiques, la France se distingue par sa politique actuelle. Mais est-ce que cela signifie qu’un contrôle régulier est la solution optimale ?

L’obligation d’un test : une mesure efficace ou injuste ?

Les bénéfices d’une surveillance médicale régulière

  • Amélioration de la sécurité routière : détection des problèmes de santé susceptibles d’impact la conduite.
  • Prévention : soutien aux seniors pour s’adapter à leur conduite.
  • Confiance : assurance pour les conducteurs et leurs proches quant à leurs capacités.

Les inconvénients d’une telle mesure

  • Risque de discrimination : cibler les seniors peut être perçu comme discriminatoire.
  • Perte d’indépendance : la révocation du permis peut engendrer de l’isolement, surtout en milieu rural.
  • Complexité logistique et financière : la mise en œuvre d’un suivi médical généralisé serait coûteuse.

Vers une approche plus équilibrée

Plutôt que d’imposer une obligation, une approche plus flexible pourrait être favorisée :

  • Formations de mise à niveau : offrir des cours pour actualiser les connaissances et ajuster la conduite.
  • Examens de santé volontaires : encourager les seniors à consulter un médecin pour évaluer leurs capacités de manière volontaire.
  • Adaptations des infrastructures routières : signalisation plus visible, carrefours simplifiés, temps de passage piéton prolongé…

Plutôt que de privilégier un contrôle strict, une approche axée sur la prévention et l’adaptation semble être plus respectueuse des conducteurs seniors. En fin de compte, vieillir ne signifie pas nécessairement perdre sa capacité de conduire, mais plutôt apprendre à conduire différemment.