Paul Alexander est décédé : il a vécu pendant 70 ans avec un poumon d’acier

Publié le 22 octobre 2025
Paul Alexander est décédé : il a vécu pendant 70 ans avec un poumon d’acier

Peut-on vraiment vivre pleinement lorsqu’on est contraint de passer sa vie dans une machine ? À cette question, Paul Alexander a répondu un immense « oui ». Il a passé plus de 70 ans dans un poumon d’acier, un appareil médical imposant qui l’aidait à respirer. Et pourtant, son parcours hors du commun résonne comme une ode à la ténacité, à la joie de vivre et à la liberté de l’esprit…

À six ans, sa vie bascule en quelques jours

Nous sommes en 1952, dans la banlieue de Dallas. Paul est un petit garçon vif, curieux, toujours partant pour une nouvelle aventure. Mais un matin, il se plaint de ne pas se sentir bien. Rapidement, la fièvre monte, puis ses muscles se figent. Moins d’une semaine plus tard, il ne peut plus avaler, ni même respirer seul. Le diagnostic tombe : la poliomyélite, une infection virale foudroyante.

Transporté d’urgence à l’hôpital, Paul est déclaré mort… avant qu’un second médecin ne lui sauve la vie in extremis en pratiquant une trachéotomie. Commence alors sa vie dans un poumon d’acier, cette machine imposante qui remplace ses muscles respiratoires.

Des rêves plein la tête, même allongé dans une boîte métallique

Immobile, incapable de parler pendant plusieurs mois, Paul vit ses premiers instants dans le poumon d’acier comme un cauchemar éveillé. Et pourtant, très vite, il refuse de se laisser enfermer par ses limites physiques. Son secret ? Une volonté de fer.

Avec l’aide précieuse d’une orthophoniste bienveillante, il apprend à respirer par lui-même quelques minutes par jour grâce à une technique inspirée de la respiration des grenouilles. Et pour le motiver ? Une promesse : un chiot en récompense. Résultat ? En un an, Paul parvient à passer de plus en plus de temps hors de sa machine.

Diplômes, carrière… et vie sociale bien remplie

Malgré les nombreux refus liés à son état de santé, Paul décroche son bac avec mention sans jamais avoir mis les pieds dans une salle de classe. Puis, après avoir été accepté à l’université sous conditions, il devient avocat. Et pas n’importe lequel : un brillant avocat, respecté et passionné par la justice.

Il a également enseigné, écrit un livre et mené une vie pleinement remplie, en s’organisant autour de sa machine, qu’il surnommait avec humour son « compagnon d’aventure ». Paul se rendait à l’université avec, voyageait, et recevait ses amis dans sa chambre spécialement aménagée.

Une vie inspirante, jusqu’au dernier souffle

Pendant des décennies, Paul a réparé lui-même son poumon d’acier, devenu une rareté. Il récupérait des pièces dans des greniers, lors de brocantes… aidé par des passionnés de mécanique ancienne.

Son témoignage a fait le tour du monde : loin de susciter la pitié, il inspirait le respect. Il n’a jamais vu son état comme un frein, mais comme un défi. « Je voulais faire ce qu’on me disait impossible », disait-il.

Paul Alexander s’est éteint en mars 2024, à 77 ans. Pour son frère, il n’a jamais été « l’homme au poumon d’acier », mais simplement Paul, un frère joyeux, présent, aimant. Et pour nous toutes et tous, il reste un symbole de résilience.

Parce qu’au fond, ce ne sont pas nos limites qui comptent, mais ce que l’on choisit d’en faire.