Canicule : « Elle s’est écroulée » — une femme de ménage meurt après une journée exténuante, son dernier SMS émeut profondément
Le 28 juin 2025, Barcelone étouffait sous une vague de chaleur exceptionnelle. En pleine après-midi, les températures dépassaient les 35 °C dans la vieille ville. C’est dans ces conditions que Montse Aguilar, 51 ans, commence son service de nettoyage à 14h30. Employée par une entreprise sous contrat avec la mairie, elle intervient dans le centre historique, peu ventilé, saturé de chaleur et de touristes.
Très vite, Montse se sent mal : crampes aux bras, douleurs à la poitrine, au cou, maux de dos. Elle en parle à son supérieur venu la voir dans l’après-midi. Celui-ci lui conseille de boire de l’eau et même de quitter le travail. Mais elle poursuit sa tâche.
Vers 21 heures, Montse Aguilar rentre chez elle à pied, épuisée. Elle vit avec sa mère de 85 ans. À peine arrivée, elle répond à un message sur WhatsApp : « Salut, ma chérie. Désolée de ne pas avoir répondu plus tôt, j’ai passé un très mauvais après-midi. (…) J’ai cru mourir. J’ai eu des douleurs aux bras, à la poitrine et au cou, des crampes. » Vingt minutes plus tard, elle s’installe à table avec sa mère. Elle porte une cuillerée de purée à sa bouche puis s’effondre. Les voisins tentent de la réanimer, en vain.
L’autopsie doit confirmer les causes précises du décès, mais la famille parle déjà de coup de chaleur. La famille de Montse Aguilar entend porter plainte contre la FCC, l’entreprise de nettoyage pour laquelle elle travaillait, ainsi que contre la municipalité de Barcelone. Selon ses proches, aucune aide n’a été apportée malgré les signes évidents de souffrance. De son côté, la mairie nie toute négligence. Elle a cependant annoncé l’ouverture d’une procédure à l’encontre de la FCC, pour vérifier les conditions dans lesquelles l’employée a été maintenue au travail. La municipalité assure qu’une enquête interne est en cours.
Coup de chaleur : un danger à ne pas négliger
Il est possible de mourir d’un coup de chaleur, et ce n’est pas exceptionnel lors des épisodes de canicule. Le coup de chaleur, aussi appelé hyperthermie, survient lorsque le corps ne parvient plus à réguler sa température interne après une exposition prolongée à une chaleur intense, surtout en cas d’effort physique ou d’environnement humide. Ce dérèglement peut provoquer une élévation brutale de la température corporelle, parfois au-delà de 40 °C, accompagnée de symptômes sévères comme des maux de tête, des crampes, des nausées, une confusion mentale, voire une perte de connaissance.
Ce phénomène met en danger les organes vitaux (cerveau, cœur, reins) et peut entraîner la mort en quelques heures s’il n’est pas pris en charge immédiatement. Les personnes âgées, les enfants, les personnes malades ou celles travaillant en extérieur sont les plus vulnérables. En cas de suspicion, il faut agir vite : rafraîchir le corps, appeler les secours et éviter toute attente. Le coup de chaleur est une urgence médicale absolue, souvent sous-estimée.
Intoxication à l’eau : un risque méconnu
Les fortes chaleurs nous obligent à boire beaucoup d’eau pour compenser la déshydratation. On a parfois du mal à savoir quel type d’eau privilégier quand il fait chaud, quelle eau consommer avec modération, et quelle eau minérale est la plus adaptée pour rester bien hydraté tout au long de la journée. Si les professionnels nous donnent des pistes concrètes, le nombre de verres d’eau que l’on boit chaque jour pendant les fortes chaleurs est également essentiel.
S’il faut déjà boire entre 1,5 L et 2 L d’eau chaque jour en fonction de notre corpulence et de nos habitudes (sédentarité, activité physique, etc.), il est parfois nécessaire d’augmenter cette quantité durant l’été. Des recommandations précises ont récemment été communiquées sur la quantité à boire pendant une canicule pour préserver sa santé. Eh oui, ce n’est pas toujours la même que les recommandations habituelles quand la température extérieure est plus basse. Cela étant dit, malgré notre difficulté à nous rafraîchir, il ne faut pas non plus abuser de cette boisson essentielle à notre santé, prévient le Dr Stephanie Widmer, collaboratrice médicale d’ABC News, médecin urgentiste certifiée et toxicologue médicale. Dans les e-colonnes du site de santé Fréquence médicale, la spécialiste met en garde contre le risque d’intoxication à l’eau.
Surhydratation : attention à la quantité
C’est un risque peu connu du grand public et pourtant, boire trop d’eau est aussi dangereux que de ne pas en boire assez durant les fortes chaleurs. Si l’on sait généralement que l’on peut mourir d’une déshydratation sévère, on ne se rend pas toujours compte que l’on s’expose à un danger similaire en buvant une quantité trop importante d’eau en une seule journée. La surhydratation est un véritable problème, elle aussi.
« Les symptômes de la surhydratation peuvent inclure une altération de l’état mental, une désorientation, une confusion, des nausées et des vomissements », précise d’ailleurs l’Institut national américain de la santé (NIH) cité par le site de santé. Bien plus grave que ce que l’on pourrait penser, elle peut provoquer un gonflement du cerveau. Entraînant des maux de tête, parfois des crises d’épilepsie, et dans les cas les plus graves un œdème cérébral ou un coma, la surhydratation peut également conduire au décès.
Règles d’or pour éviter l’intoxication à l’eau
Bien qu’il fasse très chaud et que l’on n’ait pas toujours accès à de l’eau potable en continu, il reste essentiel d’espacer sa consommation tout au long de la journée, prévient la médecin.
Pour éviter une intoxication à l’eau, il faut donc avant tout répartir intelligemment sa consommation sur la journée. Finis les 3 verres d’eau avalés d’un coup pour compenser plusieurs heures sans boire. On boit lentement et régulièrement, surtout pas tout d’un coup.
Pour éviter tout risque, encore faut-il comprendre quelle quantité d’eau est considérée comme excessive durant la canicule. « La recommandation générale est de boire deux litres d’eau par jour, en moyenne, par personne, et ce tout au long de la journée », souligne la spécialiste. Cependant, on vous le rappelle : plus que la quantité totale, c’est la vitesse d’ingestion de l’eau qui est en cause dans le risque d’intoxication à l’eau.
C’est pourquoi le Dr Stephanie Widmer précise : « Il ne faut pas non plus consommer plus d’un litre d’eau par heure », pour nous aider à mieux répartir notre consommation d’eau dans la journée. Bien évidemment, s’il ne faut pas boire plus d’1 L d’eau en une heure, il ne faut pas non plus consommer une plus grande quantité en 30 minutes. Cette indication vous permet simplement d’équilibrer au mieux votre consommation d’eau sur la journée, même si vous avez tardé à vous réhydrater par temps chaud.
