Névrome de Morton : comprendre cette douleur vive au pied

Publié le 10 novembre 2025
Névrome de Morton : comprendre cette douleur vive au pied

Avez-vous déjà eu cette étrange impression de marcher sur un petit caillou invisible, malgré des chaussures parfaitement vides ? Si oui, il se pourrait bien que vos pieds essaient de vous dire quelque chose. Derrière cette gêne apparemment anodine se cache peut-être un trouble très courant – surtout chez les femmes – mais encore méconnu : le névrome de Morton. Et rassurez-vous, il existe des solutions simples pour y remédier sans forcément passer par la case chirurgie.

Le névrome de Morton, c’est quoi exactement ?

Sous ce nom un peu technique se cache une irritation du nerf situé entre deux orteils, le plus souvent entre le troisième et le quatrième. Concrètement, les tissus autour du nerf s’épaississent, provoquant une douleur localisée sous la plante du pied. Résultat : chaque pas devient un petit supplice, comme si vous aviez une chaussette mal mise ou un gravier coincé sous l’avant-pied.

Cette affection bénigne touche surtout les femmes, en particulier celles qui passent leurs journées perchées sur des talons hauts ou dans des chaussures étroites. Rien d’étonnant : la pression répétée sur l’avant-pied finit par irriter le nerf plantaire.

Les signes qui doivent alerter

La douleur liée au névrome de Morton se manifeste souvent lors de la marche ou du port de certaines chaussures. Elle peut s’accompagner :

  • d’une sensation de brûlure ou de picotements dans les orteils,
  • d’un engourdissement temporaire,
  • ou d’une impression de pression interne entre les doigts de pied.

Au repos, la douleur diminue généralement, mais revient dès que l’on se remet debout. Avec le temps, si rien n’est fait, la gêne peut s’installer durablement.

Les causes les plus fréquentes

Certaines habitudes de vie favorisent l’apparition du névrome de Morton :

  • Les talons hauts et les bouts pointus : ils déplacent le poids du corps vers l’avant et compriment les nerfs.
  • Les sports à impact comme la course, la danse ou le tennis : les chocs répétés irritent les tissus du pied.
  • Les déformations du pied (hallux valgus, pieds plats ou cambrés) : elles modifient l’appui et créent une pression anormale.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est souvent possible d’agir sur ces facteurs sans bouleverser son quotidien.

Les bons réflexes pour soulager la douleur

Avant d’envisager un traitement médical, quelques ajustements simples peuvent déjà faire une grande différence :

  • Choisir des chaussures adaptées : privilégiez des modèles à bout large, souples et à talons bas (3 à 4 cm maximum).
  • Utiliser des semelles ou coussinets métatarsiens : disponibles en pharmacie, ils redistribuent le poids et réduisent la pression sur la zone douloureuse.
  • Faire des pauses régulières si vous restez longtemps debout ou marchez beaucoup.
  • Masser la plante du pied avec une balle de tennis ou un rouleau pour détendre les tissus.

Ces gestes simples suffisent parfois à calmer l’inflammation et à retrouver un confort de marche.

Quand consulter un professionnel ?

Si la douleur persiste malgré ces précautions, il est conseillé de consulter un podologue ou un médecin du pied. Après un examen clinique, des examens d’imagerie (comme une échographie) peuvent confirmer le diagnostic.

Le traitement reste, dans la majorité des cas, non invasif : le professionnel pourra recommander des orthèses sur mesure ou, dans certains cas, des infiltrations locales pour apaiser l’inflammation. La chirurgie, elle, n’est envisagée qu’en dernier recours, lorsque toutes les autres options ont échoué.