Ne gardez pas ces objets d’une personne décédée

Qui n’a jamais gardé une veste, un bijou ou une lettre d’un proche disparu, simplement parce qu’on n’arrive pas à s’en séparer ? On se dit que ces objets nous réconfortent, qu’ils font revivre des souvenirs… Et si, au contraire, ils entretenaient une tristesse sourde, freinant notre reconstruction ? Voici pourquoi faire le tri dans les affaires d’un défunt peut être une décision profondément apaisante.
Le piège invisible des souvenirs matériels

Lors d’un deuil, il est fréquent de vouloir s’accrocher à ce qui reste : des vêtements encore imprégnés d’une odeur familière, des photos, des objets du quotidien. On les garde « au cas où », pensant qu’ils nous aideront à tenir. En réalité, ces objets peuvent figer le lien avec le passé et freiner la cicatrisation émotionnelle.
D’un point de vue psychologique, conserver coûte que coûte les affaires d’un proche peut bloquer le processus naturel du deuil. Cela crée une sorte de « bulle temporelle », où l’on retarde inconsciemment l’acceptation de la perte. Pourtant, même si ce chemin prend du temps, il est nécessaire pour retrouver une paix intérieure.
Faire de la place pour accueillir l’après

Et si faire le vide autour de soi permettait aussi de faire de la place en soi ? Trier, donner ou ranger les affaires d’un proche défunt, ce n’est ni « l’oublier » ni manquer de respect. C’est un geste symbolique fort, une manière de dire : « Tu restes dans mon cœur, mais je choisis d’avancer. »
Une méthode douce consiste à commencer par les objets les moins chargés émotionnellement. Puis, avec le temps, vous pouvez choisir de conserver un ou deux souvenirs importants – une photo, un bijou, une lettre – et vous séparer du reste. Offrir ces objets à une association ou à une personne dans le besoin peut également donner un nouveau sens à ce détachement.
Le poids émotionnel caché dans chaque tiroir
Même si l’on pense avoir tourné la page, chaque objet conservé agit comme une piqûre discrète. En ouvrant un placard, en tombant sur une chemise oubliée, une vague d’émotions peut remonter à la surface. Cela entretient une fragilité émotionnelle persistante, souvent invisible mais bien réelle.
Il ne s’agit pas d’effacer ses souvenirs, mais de leur offrir un espace apaisé dans notre mémoire, sans que les objets ne deviennent une prison. Le véritable hommage, au fond, ne réside-t-il pas davantage dans ce que l’on garde en soi que sur une étagère ?
Repenser son espace pour se reconstruire
Changer l’organisation de son intérieur, réaménager une pièce, repeindre un mur… Ces gestes, en apparence anodins, peuvent avoir un réel effet sur notre bien-être. Ils nous aident à tourner une page en douceur, à nous réapproprier notre espace de vie.
Ce n’est pas « effacer » quelqu’un que de modifier son environnement, c’est accepter que la vie continue, et que nous méritons un cadre propice à notre apaisement. Se reconstruire, c’est aussi cela : recréer un cocon dans lequel on se sent bien, en accord avec notre nouvelle réalité.
Et si on laissait de la place à la lumière ?

Le deuil est un chemin personnel, parfois sinueux, jamais linéaire. Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise manière de le traverser. Mais si vous sentez qu’un objet vous pèse plus qu’il ne vous réconforte, c’est peut-être le signe qu’il est temps de le laisser partir. Pour retrouver un peu de légèreté… et accueillir à nouveau la lumière dans votre quotidien.









