Pourquoi est-il préférable de ne pas conserver les objets appartenant à un être cher défunt ?

Publié le 10 octobre 2025

Lorsqu’on perd quelqu’un qu’on aime profondément, tout en nous cherche à s’accrocher à ce qui reste. Une montre sur une commode, un pull qui porte encore son odeur, un livre annoté de sa main… Ces objets, devenus précieux en un instant, nous rassurent autant qu’ils ravivent la douleur. Mais est-ce vraiment la meilleure manière d’honorer sa mémoire ? Et si, au lieu de tout conserver, on choisissait autrement ?

Ces objets qui nous retiennent dans le passé

Garder les affaires d’un proche disparu, c’est un réflexe naturel, profondément humain. Mais ces objets, bien qu’empreints de tendresse, peuvent aussi devenir de lourds rappels de l’absence.

Pourquoi cela peut freiner le deuil ?

  • Chaque vêtement aperçu dans l’armoire ravive une absence, plutôt qu’un souvenir serein.
  • On peut ressentir de la culpabilité à l’idée de trier ou de donner, comme si cela revenait à “oublier”.
  • On repousse le moment de faire le tri, pensant que cela viendra plus tard… mais cela nous fige dans le passé.

L’objectif n’est pas d’oublier, mais de ne pas rester bloqué dans un quotidien qui n’est plus. Les souvenirs ne vivent pas dans une boîte à chaussures : ils vivent en nous.

Un attachement qui devient parfois un fardeau

À force de tout garder, on finit parfois par ne plus vivre dans le présent. On s’oblige à “protéger” ces objets, on culpabilise à l’idée de les déplacer ou de les transformer. Résultat ? On avance moins. On vit moins. Peu à peu, le poids du chagrin prend le pas sur la douceur des souvenirs.

Ce que cela peut engendrer :

  • Une maison figée, comme un sanctuaire silencieux.
  • Des émotions qui ressurgissent sans répit, sans réconfort.
  • Une difficulté à accueillir du nouveau dans sa vie : objets, projets, moments de joie.

Des façons douces et symboliques de se souvenir

Se souvenir, ce n’est pas forcément tout conserver. Il existe mille manières de préserver la mémoire d’un être cher, tout en allégeant ce qui pèse.

Quelques idées réconfortantes :

  • Créer un coin mémoire : une étagère, une photo, un objet symbolique. Un espace apaisant pour se recueillir.
  • Planter un arbre ou une fleur en son nom : la vie qui pousse, c’est un hommage vibrant.
  • Composer un album ou une boîte à souvenirs avec quelques objets choisis. Pas tous. Seulement ceux qui réchauffent le cœur.

Offrir, c’est aussi transmettre son amour

Et si donner devenait un geste d’amour ? Confier une écharpe à une sœur, offrir un livre à une amie, ou faire un don à une association : autant de façons d’ouvrir une nouvelle page.

  • Partager avec les proches peut renforcer un lien autour du souvenir commun.
  • Donner à ceux qui en ont besoin redonne du sens, et transforme une douleur en geste solidaire.
  • Chaque objet transmis devient un petit héritage vivant, au lieu de dormir dans un carton.

Ce que vous ressentez compte plus que tout

Il n’existe ni “bonne” ni “mauvaise” manière de vivre son deuil. Ce qui compte, c’est d’écouter ce que vous ressentez, vous.

Posez-vous cette question simple :
“Est-ce que cet objet me console, ou m’empêche d’avancer ?”

Et si l’émotion devient trop lourde à porter seule, il n’y a aucune honte à demander de l’aide. Un professionnel peut vous accompagner, en douceur et à votre rythme.

Garder un souvenir, ce n’est pas tout garder : c’est choisir ce qui apaise, et laisser partir ce qui fait mal.