Pourquoi les sous-vêtements peuvent sentir mauvais ?

Publié le 8 octobre 2025

On en parle peu, et pourtant, c’est une réalité que beaucoup de femmes connaissent : il arrive que les sous-vêtements présentent une odeur plus marquée que d’habitude. Faut-il s’inquiéter ? Pas nécessairement. Ce phénomène, bien que parfois gênant, est souvent parfaitement naturel. Et surtout, il ne devrait jamais être source de honte.

La zone intime est un écosystème à part entière, avec son propre équilibre, sa flore bactérienne et son parfum naturel. Apprenons à l’écouter plutôt qu’à vouloir la contrôler – et à en prendre soin avec bienveillance plutôt qu’à chercher à la « corriger ».

Une odeur… c’est normal !

Le vagin est un environnement vivant et protecteur, au pH naturellement acide (entre 3,8 et 4,5), qui héberge des milliards de bonnes bactéries : les lactobacilles. Ces micro-organismes ont un rôle fondamental : ils forment une barrière protectrice contre les agents indésirables et maintiennent l’équilibre de la flore intime.

Résultat ? Une odeur subtile, variable selon les phases du cycle menstruel, mais parfaitement normale. En revanche, si une odeur devient forte, persistante ou désagréable, cela peut indiquer un déséquilibre de la flore vaginale, et non un manque d’hygiène – contrairement aux idées reçues.

D’où vient cette odeur plus marquée ?

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à modifier l’odeur naturelle :

  • La transpiration : la zone intime comporte de nombreuses glandes sudoripares, particulièrement actives par temps chaud ou après une activité physique.
  • Les vêtements synthétiques : peu respirants, ils favorisent chaleur et humidité, ce qui peut perturber l’équilibre bactérien.
  • L’hygiène excessive : se laver trop souvent ou avec des produits agressifs peut éliminer les bonnes bactéries et accentuer les odeurs.
  • Un déséquilibre interne : comme une vaginose bactérienne ou une mycose, qui modifient l’odeur naturelle et nécessitent une consultation médicale.

Trois gestes simples pour rétablir l’équilibre naturellement

  1. L’hygiène, oui… mais en douceur

Un seul mot d’ordre : la douceur. Nettoyez uniquement la vulve (jamais l’intérieur du vagin) avec un gel intime au pH adapté, sans savon ni parfum. Une toilette par jour suffit. Après un effort physique, un simple rinçage à l’eau claire peut être suffisant. Et surtout : bannissez les douches vaginales, qui nuisent à l’équilibre naturel.

  1. Bien choisir ses sous-vêtements

Privilégiez les culottes en coton 100 %, légères et respirantes. Évitez les matières synthétiques, en particulier en période de chaleur ou lors d’un effort. Et la nuit ? Laissez la peau respirer en optant pour un pyjama ample… ou en dormant sans sous-vêtements.

  1. L’alimentation joue aussi un rôle

Ce que nous mangeons a une influence directe sur les odeurs corporelles. Buvez suffisamment d’eau, consommez des aliments riches en probiotiques (comme les yaourts nature ou le kéfir), et limitez les excès de sucre, d’alcool ou d’aliments très odorants (ail, asperges…).

Quand consulter un·e professionnel·le ?

Certaines situations doivent faire l’objet d’un avis médical :

  • Odeur inhabituelle, forte ou persistante
  • Pertes épaisses, colorées ou d’aspect étrange
  • Sensations de brûlure, démangeaisons ou inconfort

Dans ces cas, il ne s’agit ni d’un problème esthétique, ni d’un manque d’hygiène, mais d’un déséquilibre qui peut être traité en douceur. Un·e gynécologue pourra vous orienter sans jugement, avec des solutions adaptées.

Écouter son corps, c’est aussi le respecter. Il sait ce dont il a besoin pour rester en bonne santé. Offrez-lui simplement les bonnes conditions.