Conduite automobile : l’âge à partir duquel il est formellement déconseillé aux seniors de continuer à conduire

Publié le 6 octobre 2025
Conduite automobile : l’âge à partir duquel il est formellement déconseillé aux seniors de continuer à conduire

C’est une question qui divise autour des tables de famille : « Et papy, il conduit encore ? » D’un côté, le besoin d’autonomie et de liberté. De l’autre, les inquiétudes bien réelles liées à l’âge. Car si certains seniors roulent encore comme des chefs, d'autres prennent la route alors que leurs capacités commencent à décliner...

Alors, à partir de quand faut-il vraiment se poser la question d’arrêter de conduire ? Spoiler alert : ce n’est pas (seulement) une histoire de chiffre sur une carte d’identité.

Des faits divers qui remettent le sujet sur le devant de la scène

Ces derniers mois, plusieurs accidents graves ont secoué l’opinion. À 95 ans, un conducteur fait un malaise et termine sa course dans un restaurant. À 81 ans, un autre percute un hôtel… Et que dire de cette femme de 83 ans qui, en 2024, avait fauché des enfants à La Rochelle ? Ces drames font évidemment la une. Et pour cause : ils réveillent une peur latente. Celle que, malgré toute la prudence du monde, un simple malaise ou un réflexe trop lent puisse tout faire basculer.

Mais attention à ne pas tirer de conclusions hâtives. Tous les seniors ne sont pas dangereux. En réalité, ils provoquent moins d’accidents que les jeunes… mais quand ça arrive, c’est souvent plus grave. Pourquoi ? Parce que le corps est plus fragile, les réactions plus lentes, et les conséquences plus lourdes.

À quel âge faut-il vraiment lever le pied ?

Officiellement, en France, il n’y a pas d’âge limite pour conduire. Le permis est valable à vie, sauf décision médicale ou administrative. Mais dans les faits, plusieurs seuils retiennent l’attention des experts :

  • Dès 70 ans : la prudence s’impose

La vue baisse, l’audition devient plus capricieuse, les réflexes sont un peu moins vifs. À cet âge, il est vivement recommandé de faire des bilans réguliers, même sans obligation légale.

  • À partir de 75 ans : une fragilité qui se fait sentir

Sommeil perturbé, temps de réaction plus long, difficulté à gérer le stress au volant… Autant de signaux qu’il ne faut pas ignorer. Les erreurs de jugement augmentent, même chez les conducteurs expérimentés.

  • Passé 80 ans : un cap à ne pas sous-estimer

Selon la Société Française de Gériatrie, la majorité des conducteurs s’arrêtent d’eux-mêmes entre 79 et 82 ans. Mais certains continuent, parfois au-delà de 85 ans… alors que les risques augmentent considérablement.

Seniors vs jeunes conducteurs : qui sont les plus dangereux ?

Surprise : les statistiques montrent que les jeunes (18-24 ans) provoquent plus d’accidents que les seniors. Pourquoi ? Ils roulent plus, de nuit, et prennent davantage de risques (vitesse, téléphone, manque d’expérience…).

Les seniors, eux, roulent moins, sont plus prudents, mais leur corps encaisse moins bien les chocs. Résultat : ils sont souvent plus gravement touchés, même lors d’accidents apparemment mineurs.

Une réforme en discussion, mais rien n’est encore voté

Et côté loi, où en est-on ? En France, rien n’oblige un senior à passer un contrôle médical pour garder son permis. Plusieurs propositions ont été faites — notamment pour instaurer une visite obligatoire dès 70 ans — mais aucune n’a abouti pour le moment.

Au niveau européen, en revanche, ça bouge. Les pays membres pourront bientôt exiger un contrôle médical dès 65 ans lors du renouvellement du permis. Ce ne sera pas une obligation, mais une possibilité pour mieux encadrer les situations à risque.

La vraie question n’est pas « quel âge », mais « suis-je encore apte à conduire ? »