Un oncologue révèle son hypothèse sur l’explosion des cancers précoces

Deux jumelles, élevées dans le même environnement, subissent un destin médical radicalement différent : l'une développe un cancer agressif à 21 ans, l'autre reste épargnée. Un spécialiste avance une explication troublante qui pourrait concerner toute notre génération.
Le cancer colorectal chez les jeunes : une inquiétante émergence
Longtemps associé aux personnes âgées, le cancer colorectal montre aujourd’hui une augmentation alarmante chez les moins de 50 ans. Cette tendance mondiale préoccupe les professionnels de santé. Le Dr Mark Lewis, oncologue et ancien patient lui-même, rapporte qu’un septième de ses consultants diagnostiqués avec cette pathologie ont moins de 45 ans. Une situation qui interpelle.
Quels facteurs expliquent cette évolution ? Plusieurs hypothèses sont avancées par le spécialiste : prédispositions génétiques, influences environnementales, habitudes alimentaires… Mais une piste semble particulièrement convaincante : la consommation d’antibiotiques durant l’enfance.
Antibiotiques : un héritage thérapeutique à double tranchant
Depuis leur introduction massive dans les années 1950, les antibiotiques ont révolutionné la médecine. Cependant, leur utilisation parfois excessive pourrait avoir des effets secondaires sous-estimés. Le Dr Lewis souligne que ces médicaments, en altérant durablement le microbiote intestinal dès l’enfance, pourraient compromettre les mécanismes de défense naturels du côlon.
Comparons notre intestin à un écosystème forestier. Les antibiotiques agiraient comme un feu de forêt : ils éradiquent les espèces nuisibles (bactéries pathogènes), mais aussi la végétation bénéfique qui maintient l’équilibre. Conséquence ? Des années plus tard, ce « sol appauvri » pourrait favoriser le développement de certaines pathologies, dont les tumeurs colorectales.
Témoignage poignant : l’histoire d’une jeune patiente
Cette théorie trouve un écho troublant dans le cas de Brinlee Luster, une Américaine de 21 ans. Elle commence par ressentir des douleurs abdominales intenses et une lassitude constante. Comme beaucoup de jeunes adultes, elle attribue d’abord ces symptômes au surmenage étudiant et aux préparatifs de son mariage.
Face à l’aggravation de son état, elle subit divers examens avant d’être orientée vers une coloscopie. Le diagnostic est sans appel : cancer du côlon au stade 4. Commence alors un parcours médical éprouvant, avec près de 30 cures de chimiothérapie. Aujourd’hui en rémission, son histoire ne s’arrête pas là.
Sa sœur jumelle, Mariela, décide de passer le même examen par précaution. Les résultats révèlent la présence de polypes précancéreux, rapidement retirés. Elle reconnaît aujourd’hui que l’initiative de sa sœur lui a probablement évité un drame.
Mesures préventives à adopter sans tarder
Ce récit, bien que survenu aux États-Unis, pourrait se produire dans n’importe quel pays, y compris en France où les cas jeunes se multiplient. Quelles actions préventives mettre en place ?
Consultez un professionnel de santé en cas de troubles digestifs persistants, de modifications du transit ou de fatigue inexpliquée.
Envisagez un dépistage précoce si votre histoire familiale présente des risques ou en cas de symptômes suspects : la prévention reste la meilleure stratégie.
Prenez soin de votre flore intestinale, ce « centre névralgique » qui impacte votre santé globale. Privilégiez une alimentation équilibrée, riche en fibres (légumineuses, fruits frais, grains entiers).
Soyez vigilant avec les médicaments, particulièrement les antibiotiques. En France, bien que soumis à prescription, leur usage doit rester raisonné et strictement encadré.
Agir aujourd’hui pour préserver demain
Le cancer colorectal n’est pas une fatalité inéluctable. En identifiant mieux ses facteurs de risque, notamment ceux liés à nos comportements, nous pouvons influer sur notre avenir santé. L’expérience de Brinlee démontre qu’un examen de routine peut avoir des conséquences vitales – parfois bien au-delà du patient lui-même.